Conscience

 " Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ;

c’est celui qui pose les vraies questions. "

C. Levi-Strauss, Le cru et le cuit

 

" Pourquoi craindre pour le dompteur, sa cage le protège des hommes' 

d'après Samuel Beckett

Sciences

Je propose ici un petit parcours - très personnel - au coeur de l'aventure scientifique qui, de Sapiens et Néandertal vous conduira aux nanosciences, à la biologie synthétique, à la chimie du vivant ou encore à l'intelligence artificielle...

Un non scientifique curieux pourra tirer profit de ces quelques pages sans équations et sans le jargon des initiés.

 

Voir

" Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret."

 A. Camus

 aussi: https://www.jeanpierrelavergne.fr/                                 


Blog

 

Billets d'humeur -depuis janvier 2009 - classés, pour simplifier, en six rubriques : arts, histoire, philosophie, politique, société, sciences.

Rappel : philosophie = aime la sagesse !

 

Planète vivante

Ressources pillées, biodiversité gravement altérée, pollutions majeures, climat déréglé... l'avenir de l'homme sur la Terre s'avère très sombre !

 


Covid 19 : près de 16 millions de morts en deux ans

Répartition mondiale des taux de surmortalité standardisés selon l’âge dus à la pandémie de COVID-19, 2020 et 2021 combinés
Répartition mondiale des taux de surmortalité standardisés selon l’âge dus à la pandémie de COVID-19, 2020 et 2021 combinés

L'étude Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD) 2021 fournit de nouvelles estimations démographiques pour 204 pays et territoires et 811 sites infranationaux supplémentaires de 1950 à 2021, avec un accent particulier sur les changements de mortalité et d'espérance de vie survenus au cours de la période 2021-2021 ; période pandémique du COVID-19 2020-2021.

 

La pandémie du COVID-19 a eu des effets différentiels sur la mortalité tout au long de la vie. L’espérance de vie a diminué dans chaque super-région GBD et dans 84 % des pays et territoires de 2019 à 2021, mais les groupes d’âge plus jeunes ont été peu touchés.

Des augmentations des taux de mortalité dans les populations âgées de 25 ans et plus ont été observées à une échelle jamais vue au cours des 70 années précédentes.

 

Bien que le fardeau de la surmortalité et des taux de surmortalité tous âges dus à la pandémie ait été le plus important dans les pays d’Europe centrale et orientale et d’Amérique latine, l'analyse des taux de mortalité standardisés par âge met en évidence la gravité relative des effets de la pandémie sur la mortalité dans certains pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Amérique latine. 

Des rapports publiés en 2023 ont montré que depuis 2021, la mortalité due à la pandémie a diminué, vraisemblablement en raison des efforts de vaccination, des politiques publiques, des changements de comportement individuel et à l’émergence de nouveaux variants du SRAS-CoV-2 avec des taux de létalité plus faibles.

 

Les auteurs estiment la surmortalité imputable au Covid 19 sur cette période à 15,9 millions d'individus, chiffre compatible avec de précédentes publications (ONU notamment).

 

A noter que l'épidémie continue à toucher des centaines de milliers de personnes chaque mois.

 

 

Apocalypse now ?

Article avec le New York Times

LES NATIONS NUCLÉAIRES

RENFORCENT LEURS ARSENAUX ET

SE DIRIGENT À TOUTE VITESSE VERS

LA PROCHAINE COURSE AUX ARMEMENTS.

Ukraine, Moyen-Orient, Taiwan, Corée...

Où est l'étincelle ?

Vous doutez ?

 

Alors lisez ceci :

 

"À l’automne 2022, une évaluation des services de renseignement américains évaluait à 50-50 les chances que la Russie lance une frappe nucléaire pour stopper les forces ukrainiennes si elles violaient sa défense de la Crimée. Se préparant au pire, les autorités américaines ont expédié des fournitures en toute hâte vers l’Europe. L'Ukraine a installé des centaines de détecteurs de rayonnement autour des villes et des centrales électriques, ainsi que plus de 1 000 petits moniteurs portatifs envoyés par les États-Unis.

Près de 200 hôpitaux en Ukraine ont été identifiés comme étant des établissements de référence en cas d'attaque nucléaire. Des milliers de médecins, d'infirmières et d'autres travailleurs ont été formés sur la manière de réagir et de traiter l'exposition aux radiations. Et des millions de comprimés d'iodure de potassium, qui protègent la thyroïde de l'accumulation de matières radioactives liées au cancer, sont stockés dans tout le pays. "

 

 C'est peut-être parce qu'une génération entière a atteint sa majorité dans un monde d'après-guerre froide, où l'on pensait que la possibilité d'une guerre nucléaire était fermement derrière nous. Il est temps de se rappeler les conséquences afin de les éviter.

 

Une ogive nucléaire, qui possède plus de la moitié de la puissance explosive de la bombe d'Hiroshima, s'insère parfaitement dans le cône d'un missile à courte portée.

 

Le missile est lancé. Une fois son moteur-fusée à combustible solide grillé, l’ogive replonge vers la Terre.

 

Un rugissement égal à 10 000 tonnes de TNT fait trembler le sol. Une énorme boule de feu éclate si rapidement qu’elle semble instantanée.

 

Les températures à l’intérieur de l’explosion atteignent des millions de degrés, plus chaudes que la surface du soleil.

 

Presque tout ce qui est inflammable en dessous s'enflamme : le bois, les plastiques, l'huile. Les petits animaux s'enflamment, puis se transforment en cendres.

 

 

 

Les ruptures de gaz et les conduites électriques tombées en panne alimentent un enfer qui peut faire rage sur des kilomètres.

 

La tempête de feu consomme tellement d’oxygène qu’elle peut étouffer les personnes qui s’abritent dans leur voiture ou leur maison.

 

Ensuite, il y a l’onde de choc, une force grondante qui se propage dans toutes les directions, se déplaçant à des vitesses supersoniques.

 

Les bâtiments, les arbres et autres êtres vivants sont déchirés et jetés les uns sur les autres.

 

 

Près de l'épicentre de l'explosion, les bâtiments se soulèvent, s'affaissent et s'effondrent. Le verre brûlant et les débris tirent comme des éclats d'obus sur tout ce qui se trouve sur leur passage.

 

L’épave – ce qui était autrefois de l’asphalte, de l’acier, de la terre, du verre, de la chair et des os – est aspirée dans la tige agitée d’un champignon atomique s’élevant sur des kilomètres.

 

Le nuage apparaît comme un être vivant. Ses couleurs passent du blanc au jaune, du rouge au noir, s'élevant dans le ciel jusqu'à éclipser le soleil.

 

Ensuite, l'obscurité. Il y a une sonnerie discordante. L’air est chargé de fumée et de débris. Il est difficile de respirer : crachez une bouchée de poussière et de fragments de verre pour en aspirer une autre.

 

 

Même une guerre nucléaire limitée pourrait être catastrophique. 

 

Une étude scientifique de 2022 a révélé que si 100 bombes de la taille d’Hiroshima – moins de 1 % de l’arsenal nucléaire mondial estimé – explosaient dans certaines villes, elles pourraient générer plus de cinq millions de tonnes de suie en suspension dans l’air, assombrir le ciel, abaisser les températures mondiales et créant la plus grande famine mondiale de l’histoire.

 

On estime que 27 millions de personnes pourraient mourir immédiatement et que 255 millions de personnes pourraient mourir de faim d’ici deux ans.

 

 

 

 

 

Sources citées par le New York Times :

 

Le premier article de la série - Opinion Au bord du gouffre - guide les lecteurs à travers les conséquences d’une seule détonation nucléaire. Ce scénario hypothétique est basé sur des recherches scientifiques approfondies et une modélisation des effets depuis la guerre froide jusqu’à nos jours, ainsi que sur des conversations avec des experts, des responsables gouvernementaux et des survivants des détonations nucléaires. Nous avons compilé une sélection de ces sources – détaillant les effets humanitaires, environnementaux et économiques – pour aider à rendre cette recherche plus facilement accessible aux lecteurs.

"Klimt vs. Klimt" ?

Avec Google Arts & Culture

Google Arts & Culture  est un service mis en ligne par Google en février 2011, permettant notamment de faire la visite virtuelle de divers musées ou projets à caractère culturels et patrimoniaux, et de visualiser des images en haute définition dans des thématiques très variées.

 

La présentation de la vie et de l'oeuvre de Gustav Klimt est particulièrement riche et intéressante.

 

En voici quelques éléments résumés.

 

Gustav Klimt a vécu et travaillé au tournant du XXe siècle, à une époque où les traditions du siècle passé cédaient la place à une ère de modernité et de progrès. Partagés entre deux siècles, l'artiste et son œuvre ont été marqués par les contradictions. Le projet "Klimt contre Klimt" cherche à les explorer.

 

On découvre notamment que dans les tableaux réalisés à la fin des années 1880 et au début des années 1890, le jeune peintre y développe un niveau de réalisme stupéfiant.

Chaque détail bénéficie d'une perfection presque microscopique. Ces œuvres sont une preuve incontestable de la maîtrise artistique et technique que Gustav Klimt possédait déjà à l'époque.

 

En fait, c'est une biographie exhaustive qui est présentée, accompagnée par une iconographie très complète.

 

 

Klimt à découvrir

L'homme

Gustav Klimt était un personnage ambigu. Si de son vivant il était déjà considéré comme le plus célèbre des peintres viennois, sa personnalité atypique était elle aussi légendaire. Plus il devenait célèbre, plus il se renfermait sur lui-même.

Avec l'âge, il s'est peu à peu réfugié dans la solitude de son atelier. Sa vie était pleine de contradictions, et sa personnalité marquée d'une grande ambivalence.

 

Klimt avait une passion pour les chats.

L'amour que Gustav Klimt portait aux chats est légendaire. L'un des plus beaux portraits créés par le peintre le montre en train de tenir un chat dans ses bras. Un grand nombre de chats vagabondaient librement dans les pièces de ses deux ateliers : celui situé sur Josefstädterstraße en centre-ville (qu'il a utilisé jusqu'en 1911) et le second situé sur Feldmühlgasse, à la périphérie de la ville. Gustav Klimt savait parfaitement que les chats semaient la pagaille dans ses esquisses et les endommageaient parfois. Mais cela ne le dérangeait absolument pas. 

 

Portraits de femmes

Gustav Klimt a rendu hommage à la beauté féminine comme nul autre artiste et il a toujours placé le charme féminin au centre de ses créations. Il semble important de souligner qu'il a rarement peint des portraits d'hommes et que les quelques représentations masculines qu'il a réalisées sont apparues au tout début de sa carrière. 

 

Ses premiers portraits dans les années 1880 et 1890 se caractérisent par un degré élevé de réalisme. En effet, il s'inspirait du portrait photographique. Cette tendance s'est accentuée au début des années 1890. Le style du jeune artiste se rapprochait alors presque du réalisme d'une photographie. Le portrait d'une jeune fille au musée Leopold et le portrait d'une femme (identifiée comme étant madame Heymann) au musée de Vienne en sont deux exemples. 

 

Toutefois, peu après, l'artiste a renoncé à cette technique et a adopté une méthode proche du style impressionniste.

L'artiste a continué à explorer cette nouvelle voie en mettant en valeur les qualités matérielles des vêtements des femmes tout en leur conférant un aspect aérien.

 

Gustav Klimt a également enrichi ses compositions de certains éléments décoratifs symboliques.

 

L'effet sfumato qu'il employait vers 1900 a été suivi de portraits, jusque 1905, qui, contrairement aux œuvres précédentes, surprenaient par leurs contours nets et précis. La rigueur visuelle de ces peintures est surtout renforcée par leur arrière-plan, souvent composé de motifs géométriques saillants.

 

Les portraits féminins peints par Gustav Klimt après 1910 comportent aussi énormément d'éléments décoratifs. Ils sont toutefois différents, car l'artiste a cessé d'utiliser des motifs géométriques à la fin de sa carrière. Il y a préféré les éléments organiques.

 

 

 

La sécession viennoise

Dans l’élan contestataire qui anime de nombreux artistes en Europe à la fin du XIXe siècle, la Sécession viennoise voit le jour en 1897. Portée notamment par Josef Hoffmann, Josef Maria Olbrich et Gustav Klimt, elle appelle à un art spirituel, moderne et authentique, qui rassemble toutes les disciplines.

 

L'œuvre de Gustav Klimt est intimement liée à la Sécession viennoise, dont il a été l'un des membres fondateurs et le premier président dès sa création en 1897. Jusqu'à son retrait de l'association avec d'autres amis artistes en 1905, Gustav Klimt présentait ses nouvelles œuvres sous le signe de la Sécession.

 

En avril 1898, un an après sa création, la Sécession viennoise a organisé sa première exposition. Gustav Klimt en a conçu l'affiche (ci-contre), qui représentait Thésée, entièrement nu, en position de combat.

 

La devise de la Sécession, une citation du critique d'art Ludwig Hevesi, "Der Zeit ihre Kunst. Der Kunst ihre Freiheit" ("À chaque âge son art, à chaque art sa liberté"), figurait en lettres d'or au-dessus de l'entrée de la première exposition.

 

En juin 1905, des dissensions personnelles ont éclaté au sein de la Sécession, et des désaccords sont apparus au sujet du rôle des arts et de l'artisanat dans celle-ci, ainsi que sur son activité commerciale.

Gustav Klimt et 17 autres artistes, parmi lesquels Josef Hoffmann, Otto Wagner, Carl Moll et Alfred Roller, ont renoncé à leur adhésion à la Sécession, puis se sont réunis pour former le "Groupe Klimt"

 

 

Oeuvres détruites le 8 mai 1945

À la toute fin de la Seconde Guerre mondiale, il semblerait que d'importantes peintures de Gustav Klimt appartenant à la collection Lederer, ainsi que beaucoup d'autres précieuses œuvres d'art, aient été réduites en cendres au château d'Immendorf, en Basse-Autriche.

 

Ainsi les trois grandes peintures des facultés conservées au château d'Immendorf, ont certainement brûlé.

 

Les Peintures des Facultés, Fakultätsbilder en allemand, réalisées par Gustav Klimt et destinées à orner le plafond du grand hall de l'Université de Vienne sont un ensemble de trois œuvres monumentales réalisées par l'artiste autrichien entre 1894 et 1907.

 

Sous forme d'allégories, ces toiles représentent La Philosophie, La Médecine et La Jurisprudence.

 

Google et le musée du Belvédère de Vienne, en Autriche, ont entrepris de restaurer numériquement ces trois peintures "maudites". Il n’en subsistait que quelques esquisses et surtout des photographies en noir et blanc ; cette restauration opérée par le biais de l’intelligence artificielle prend donc ici la forme d’une reconstitution des couleurs.

 

 

La Palette de Van Gogh

 

Pour ceux qui n'ont pu profiter de l' Expérience immersive du Musée d'Orsay, qui s'est terminée le 04 février 2024.

La Palette de Van Gogh est une expérience inédite interactive et immersive.

 

Mars - Juillet 2024, Musée d'Orsay

Paris 1874 : Inventer l'impressionnisme

" Il y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvre à Paris la première exposition impressionniste. 

 

« Affamés d’indépendance », Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne ont décidé de s'affranchir des règles en organisant leur propre exposition, en dehors des voies officielles : l’impressionnisme est né. Pour célébrer cet anniversaire, le musée d’Orsay présente quelque 130 œuvres, et porte un regard neuf sur cette date-clé, considérée comme le coup d’envoi des avant-gardes." 

 Musée d'Orsay

 

Dans cette exposition, une sélection d’œuvres ayant figuré à l’exposition impressionniste de 1874 est mise en perspective, avec des tableaux et sculptures montrés au même moment au Salon officiel

On imagine l'étonnement (le choc) d'un public gavé de classicisme (et d'art pompier !).

 

 

Coraux au crochet et plan hyperbolique

Chaque année, après les pleines lunes de fin octobre et novembre, la grande barrière de corail australienne commence sa ponte annuelle : d'abord les espèces de coraux côtiers, où les eaux sont plus chaudes, puis les coraux du large, l'événement principal.

 

En parallèle, deux nouvelles colonies du Crochet Coral Reef, une œuvre d'art collaborative de longue date qui habite désormais le Schlossmuseum de Linz, en Autriche, et le Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, ont été installées.

 

 

À ce jour, près de 25 000 crocheteurs (« reefers ») ont créé un archipel mondial de plus de 50 récifs – à la fois un hymne et un plaidoyer pour ces écosystèmes, forêts tropicales humides de la mer, menacés par le changement climatique . 

 

Dans ces œuvres d’art, les morphologies marines sont modélisées – crochetées – avec une vraisemblance incroyable. Un peu comme les nymphéas de Monet, les coraux au crochet sont des représentations abstraites de la nature.

 

Le plus grand récif laineux à été exposé en 2022 au Musée Frieder Burda à Baden-Baden, en Allemagne, avec quelque 40 000 morceaux de corail provenant d'environ 4 000 contributeurs. C'est la Chapelle Sixtine des récifs au crochet !

 

 

Le crochet hyperbolique

Le plus grand modèle de crochet hyperbolique de Daina Taimina : près de 8 kms de fil
Le plus grand modèle de crochet hyperbolique de Daina Taimina : près de 8 kms de fil

Les ondulations de ces structures sont des variations d’une partie des mathématiques que l’on appelle la géométrie hyperbolique.

 

En mathématiques, la géométrie hyperbolique est une géométrie vérifiant les quatre premiers postulats d’Euclide, mais pour laquelle le cinquième postulat, qui équivaut à affirmer que par un point extérieur à une droite passe une et une seule droite qui lui est parallèle, est remplacé par le postulat selon lequel « par un point extérieur à une droite passent plusieurs droites parallèles à celle-ci » (il en existe alors une infinité).

 

La nature emploie amplement ces formes parce qu’elles constituent un moyen idéal de maximiser les surfaces, ce qui permet aux organismes filtreurs comme les coraux d’enrichir leur apport alimentaire.

 

Pour les humains, le crochetage est le meilleur moyen de fabriquer des modèles de géométrie hyperbolique. Daina Taimina, Ph.D., en a fait la découverte en 1997 à l’université Cornell.

Le Dr Taimina a conçu un algorithme simple : "augmenter le nombre de points dans le rapport constant N+1. Par exemple, disons N = 6 : crochetez six mailles, et sur la septième maille, augmentez en crochetant deux mailles en une ; répétez, rangée après rangée."

 

Curiosité de la géométrie hyperbolique

SRAS-CoV-2 - Actualités

 

Depuis le 19 mars 2020, je fais régulièrement le point sur l'avancée des recherches dans le domaine, à partir de sources scientifiques incontestables, citées dans les plus grandes publications scientifiques : Nature, Science, PNAS, Cell, The Lancet, New England Journal of Medicine...

 

Découvert en décembre 2019 dans la province de Wuhan en Chine, le coronavirus SARS-CoV-2 est à l’origine de la Covid-19. Cette maladie infectieuse émergente est très contagieuse et se transmet par voie aérienne et tactile. Si la maladie peut être asymptomatique, elle peut également engendrer des effets variables, notamment de graves atteintes respiratoires pouvant mener au décès. Outre la vaccination, les gestes barrières sont essentiels pour limiter la transmission du virus. 

 

La description des premiers cas de SARS-CoV-2 aux abords du marché de Wuhan et l'analyse des virus circulant dans la région (Vietnam, Cambode et Chine) plaident en faveur d’un franchissement naturel de la barrière d’espèces à partir d’un hôte intermédiaire commercialisé à cet endroit. Cette hypothèse dite « zoonotique » est la plus probable selon les scientifiques, mais les recherches doivent se poursuivre avant de pouvoir l’établir formellement.

 

AU NIVEAU MONDIAL, ENTRE 2020 ET 2023, ENVIRON 1 PERSONNE SUR 10 A ÉTÉ CONTAMINÉE.

 

 

FIN 2023, 7,0 MILLIONS DE PERSONNES SONT DÉCÉDÉES DE LA COVID-19 

(FRANCE, 170 000)

 

TOUS Ces chiffres sont très sous- estimés (chine déclarés : 130 000 !!!)

 

L'épidémie en France 

 

15 février : premier mort

 

Le premier décès officiel hors d'Asie depuis fin décembre 2019, est signalé le 15 février 2020 en France. Un touriste chinois de 80 ans est en effet mort à Paris du Covid-19, à l'hôpital Bichat.

Quinze jours auparavant, Paris et Bordeaux avaient enregistré les quatre premiers cas officiels en Europe, tous originaires de Chine ou y ayant séjourné. Le 16 février, Olivier Véran succède à Agnès Buzyn, candidate LREM à la mairie de Paris, comme ministre de la Santé.

 

29 février : premières restrictions

 

Le 29 février, la France franchit le cap des 100 cas. Les rassemblements de plus de 5.000 personnes sont interdits. Les masques et gels hydroalcooliques sont eux réquisitionnés. 

Le Premier ministre Edouard Philippe annonce le samedi 14 mars la fermeture de tous les lieux recevant du public. Les restaurants, bars et cinémas baissent donc le rideau. Les crèches, écoles et universités font de même deux jours plus tard. Mais le 15, le premier tour des élections municipales est cependant maintenu.

 

17 mars : confinement

 

A midi le 17 mars, la France s'arrête. Une attestation pour chaque déplacement, une amende en cas d'infraction et 100.000 policiers et gendarmes mobilisés pour contrôler : la France entre officiellement en confinement. Le second tour des municipales est reporté, les réformes, notamment celle sur les retraites, sont suspendues. 

La situation se tend de plus en plus, les hôpitaux de l'Est et de l'Ile-de-France sont débordés. Certains patients sont évacués dans les régions moins touchées, notamment dans l'ouest du pays. Et le 7 avril, le seuil des 10.000 morts est franchi

Le PIB chute de plus de 5% au premier trimestre. Un plan d'urgence de 100 milliards d'euros est annoncé pour les entreprises.

 

01 11 2023

Journal d'un COVID long

Voyage au bout de l'enfer !

 

"J’ai eu Covid pour la première fois en mars 2020, juste au moment où la ville de New York entrait en confinement. Mon cas était bénin. Je n'ai pas été hospitalisé. Comme beaucoup de personnes tombées malades à cette époque, j’ai eu ce qui ressemblait à une mauvaise grippe."

 

Quelques semaines après que j'ai semblé récupérer, d'étranges symptômes sont apparus : extrêmes
fatigue
fatigue
, fréquent
fièvres légères
fièvres légères
, température générale
dérégulation
dérégulation
,
des frissons
des frissons
,
Palpitations cardiaques
Palpitations cardiaques
,
brouillard cérébral
brouillard cérébral
,
brûlant
brûlant
des sensations dans tout mon corps
et plus
et plus
.
 

Ainsi commence le récit de Giorgia Lupi, publié dans le journal New York Times du 14 décembre 2023.

Elle poursuit :

 

"Quelques semaines après que j'ai semblé récupérer, d'étranges symptômes sont apparus : extrêmes
fatigue
fatigue
, fréquent
fièvres légères
fièvres légères
, température générale
dérégulation
dérégulation
,
des frissons
des frissons
,
Palpitations cardiaques
Palpitations cardiaques
,
brouillard cérébral
brouillard cérébral
,
brûlant
brûlant
des sensations dans tout mon corps
et plus
et plus
."

 

"Mes médecins étaient confus lorsque je voulais qu’ils s’alarment. Après que de nombreux tests aient donné des résultats non concluants, ils m'ont dit que j'étais probablement simplement stressé et que je devrais faire une pause dans mon travail. Ou je devrais essayer de continuer et de faire de l'exercice. Ou peut-être que je devrais commencer à prendre des médicaments contre l'anxiété."

 

En fait c'est un véritable calvaire qui attendait  Mme Lipi, dont le problème n'est toujours pas résolu à ce jour, malgré une cascade d'analyses, une avalanche d'images, des dizaines de consultations médicales... (ci-dessous).

 

Elle a consulté 46 médecins, donnant lieu à 233 rendez-vous, effectué 59 prises de sang, essayé 63 médicaments et compléments alimentaires (dont certains ce sont révélés nocifs).

En fait c'est tout son organisme qui souffrait de multiples pathologies.

Elle a dépensé des dizaines de milliers de dollars !

 

 

 

Malgré les vaccins Mme Lupi va contracter 3 fois le COVID, mais jamais dans des formes extrêmes. Pourtant  :

 

" Même si j’ai reçu mes rappels Covid dans les délais, en faisant attention à l’exposition potentielle et en portant un masque dans les espaces bondés comme le métro, en novembre 2022, j’ai attrapé Covid une troisième fois. Mes symptômes sont devenus encore pires, encore plus intenses et totalement débilitants. Une oppression thoracique et une tachycardie incessantes, des étourdissements en position verticale, des nausées et des maux de tête fréquents, des réactions systémiques à la plupart des aliments, des acouphènes, une insomnie sévère, une sensation persistante d'empoisonnement, une vision floue et double et un épuisement qui me ferait atterrir au lit avec les lumières éteintes. pendant des jours à la fois."

 

Confinée dans son appartement, Mme Lupi, qui est graphiste, va tenir un journal original de sa maladie :

 

"Au début de ma maladie, j'ai commencé à enregistrer tous mes symptômes. J'ai tout suivi dans une immense feuille de calcul : l'intensité de mes symptômes, s'ils sont apparus soudainement ou progressivement, quand de nouveaux symptômes sont apparus, les médicaments et suppléments que je prenais, les traitements que j'essayais, ce que j'ai fait ce jour-là, si je me sentais stressé. , ce que j'ai mangé et bu et des dizaines de données biométriques de ma montre intelligente nouvellement achetée."

 

C'est un témoignage extrêmement précieux pour les médecins qui cherchent toujours à comprendre le mécanisme et le cheminememt de la maladie.

 

Pour les codes couleur, voir l'article dans le New York Times.

 

 

 

Aujourd'hui :

 

"Mais il ne se passe pas un jour, pas une demi-heure, sans que je me sente malade. J’ai toujours à l’esprit la peur de ne plus jamais connaître la joie simple et sans maladie de la vie que j’avais avant."

 

02 10 2023

Katalin Karikó et Drew Weissman, héros des temps modernes

Prix Nobel de médecine pour leur recherche sur les ARNm

K.Karikó, de l'Université de Szeged en Hongrie, et D.Weissman, de l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie (UPennsylvanie), ont ouvert la voie au développement de vaccins en trouvant un moyen d'introduire du matériel génétique appelé ARN messager dans les cellules sans déclencher une réaction immunitaire indésirable.

De ce fait ils ont permis la mise au point des vaccins à ARNm contre le COVID par les laboratoires BioNTech en Allemagne et Moderna aux USA... et sauvés la vie de centaines de millions de personnes dans le monde durant la pandémie.

 

Pendant des décennies, les vaccins à ARNm ont été considérés comme irréalisables car leur injection dans l'organisme déclenchait une réaction immunitaire qui les dégradait immédiatement. Au milieu des années 2000, travaillant à l'Université de Pennsylvanie, Karikó et Weissman ont démontré que l'échange d'un type de molécule dans l'ARNm, appelé uridine, avec un autre type similaire appelé pseudouridine contournait les défenses immunitaires innées des cellules.

Ils ont établi que le changement du type de nucléotides d'ARN dans le vaccin modifiait la façon dont les cellules le percevait.  Cela a augmenté la quantité de protéine vaccinale produite après l’injection de l’ARN, augmentant ainsi l’efficacité de la vaccination : plus de réponse pour moins d’ARN.

C'est vraiment  une révolution qui a commencé depuis la pandémie COVID-19.

 

Il faut cependant noter que la mise au point d'un autre élément clé des vaccins à ARNm contre le COVID-19 : les nanoparticules lipidiques (LNP) qui entourent l’ARN modifié et facilitent son entrée dans les cellules, a aussi été décisive.

De nombreux scientifiques ont contribué au développement des LNP et ils auraient peut-être mérité d'être cités

 

 

17 10 2022

Les rappels "Omicron" pourraient vous protéger contre des variants qui n'existent pas encore

Non, le système immunitaire n'est pas figé sur la souche originelle

Les injections de rappel contre les variants actuels du SRAS-CoV-2 peuvent aider le système immunitaire humain à combattre ldes mutations qui n'existent pas encore.

 

C'est ce que révélent deux nouvelles études (non examinées par des pairs) analysant comment une injection de rappel ou une infection affecte les cellules productrices d'anticorps : certaines de ces cellules évoluent au fil du temps pour créer exclusivement de nouveaux anticorps qui ciblent de nouvelles souches, tandis que d'autres produisent des anticorps contre à la fois les nouvelles et les anciennes souches.

 

L'utilité des vaccins bivalents a été mise en cause par des données récentes sur un phénomène connu sous le nom d'empreinte immunitaire(ou péché originel antigénique).

 

L'empreinte  fait référence à la tendance du système immunitaire à se fixer sur la première version d'un agent pathogène qu'il rencontre, indépendamment des attaques ultérieures par différents variants.Ainsi  les chercheurs craignent depuis longtemps que le système immunitaire puisse être imprimé avec la version originale du SRAS-CoV-2.

 

Pour le savoir, l'équipe d'Ellebedy, qui reçoit un financement de Moderna, a prélevé des échantillons de ganglions lymphatiques de 26 personnes et des échantillons de moelle osseuse de 15 personnes ; tous avaient reçu le vaccin original et le rappel de Moderna contre Omicron BA.1. 

L'analyse a montré que la plupart des cellules B des participants reconnaissaient à la fois les souches d'origine et Omicron. Les participants à l'étude avaient également quelques nouveaux types de cellules B spécifiques à Omicron.

 Ces réponses impliquent que les cellules ont surmonté l'empreinte et se sont adaptées à un nouvel ennemi.

Le deuxième article va dans le même sens, mais il porte sur un tout petit échantillon.

 

Ces articles sont tous les deux rassurants ; ils montrent que le système immunitaire peut être tout aussi créatif que le virus.

 

 

01 09 2022

Les vaccins bivalents arrivent

La FDA valide les formulations de Moderna et de BioNTech/Pfizer

La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé aujourd'hui qu'elle avait accordé une autorisation d'utilisation d'urgence pour les vaccins de rappel mis à jour de Moderna et Pfizer-BioNTech, qui ciblent les sous-variants du coronavirus BA.4/BA.5.

 

Le comité consultatif sur les pratiques vaccinales des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis doit discuter des recommandations concernant les personnes qui devraient recevoir les vaccins et à quel moment lors de leur réunion les 1er et 2 septembre.

 

Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les vaccins COVID-19 devraient recevoir une mise à jour. Des boosters reformulés pour se protéger contre la variante Omicron, qui domine le monde depuis le début de cette année, pourraient être déployés des deux côtés de l'océan Atlantique, dès ce mois-ci.

 

Le Royaume-Uni a déjà autorisé un vaccin produit par le fabricant de vaccins Moderna contre le sous-variant BA.1 d'Omicron et pourrait bientôt commencer à l'utiliser... mais BA.1 ne circule plus ! Il est donc déjà dépassé !

Cette semaine, l'Agence européenne des médicaments (EMA) devait examiner les demandes du vaccin BA.1 de Moderna et une autre de la collaboration Pfizer-BioNTech.

 

Omicron booster shots are coming

Que contiennent les nouveaux boosters que vient de valider la FDA ?

Un peu d'ancien et un peu de nouveau. Pfizer-BioNTech et Moderna fabriquent leurs vaccins à partir d'ARN messager (ARNm) codant pour la protéine de pointe du SRAS-CoV-2. 

 

Les nouveaux vaccins sont bivalents. La moitié code pour la protéine de pointe de la souche virale ancestrale qui a émergé à Wuhan, en Chine, fin 2019 ; l'autre moitié code pour la protéine de pointe dans BA.4 et BA.5, qui ont des pointes identiques. 

Parce qu'ils contiennent une dose plus faible d'ARNm, les injections sont destinées à être utilisées uniquement comme rappels, et non chez des personnes qui n'ont jamais été vaccinées.

 

Comment ont-ils été testés ?

Pour les rappels BA.4/BA.5, les sociétés ont fourni des données animales. Pfizer a présentéen juin à la FDA des résultats préliminaires chez huit souris ayant reçu des vaccins BA.4/BA.5 comme troisième dose. 

 

Par rapport aux souris ayant reçu le vaccin original en rappel, les animaux ont montré une réponse accrue à toutes les variantes d'Omicron testées : BA.1, BA.2, BA.2.12.1, BA.4 et BA.5.

 

Les entreprises affirment que les essais cliniques pour les vaccins BA.4/BA.5 commenceront le mois prochain ; ils ont besoin de données cliniques à la fois pour l'approbation complète des vaccins - leurs récentes soumissions ne sont que pour une autorisation d'utilisation d'urgence - et pour aider à développer de futures mises à jour.

Vraisemblablement, ils mesureront les niveaux d'anticorps des receveurs et non l'efficacité du vaccin contre les infections ou les maladies graves.

 

Il faut savoir que généralement les injections reformulées (par exemple pour la grippe) n'ont pas à subir de nouveaux essais cliniques, à moins que les fabricants ne modifient considérablement la façon dont ils fabriquent le vaccin. Une approche similaire pour les nouveaux variants du COVID-19 est donc logique,

L'ARNm spécifique à la souche conduira-t-il à une meilleure protection ?

D'abord on peut se demander pourquoi les nouveaux vaccins contiennent encore de l'ARNm ciblant la souche ancestrale, disparue depuis longtemps ? 

 

En fait,  certains chercheurs pensent qu'un prochain variant émergent pourrait être plus étroitement lié à la souche ancestrale qu'à Omicron. Il s'agit donc de se prémunir contre ce risque.

 

Dans une préimpression publiée  le 26 août, Cromer et ses collègues ont calculé l'impact possible des vaccins spécifiques à la souche. 

Ils ont combiné les données de huit rapports d'essais cliniques comparant des vaccins basés sur la protéine de pointe d'origine avec des formulations ciblées sur les souches Beta, Delta et Omicron BA.1. 

Les études ont toutes mesuré la capacité du sérum des receveurs à neutraliser les variants du virus en laboratoire.

 

Ils ont découvert que l'effet le plus important provenait de l'administration de n'importe quel rappel : en moyenne, une dose supplémentaire d'un vaccin codant pour la protéine de pointe du virus ancestral entraînait une multiplication par 11 des anticorps neutralisants contre toutes les variants.

 

 Mais les vaccins spécifiques à la souche ont légèrement amélioré les chosesLes bénéficiaires de vaccins mis à jour avaient, en moyenne, des niveaux d'anticorps 1,5 fois plus élevés que ceux qui avaient reçu un vaccin de souche ancestrale

Même si le vaccin ne correspondait pas exactement à la souche virale, il y avait quand même un certain avantage.

 

Cela dit, l'effet de protection des populations ne s'accompagne que d'un gain modeste. Dans le modèle développé par Cromer, si, par exemple, une population bénéficie déjà d'une protection de 86 % contre les maladies graves, les boosters de souche ancestrale pourraient l'augmenter à 98 % et les boosters mis à jour à 98,8 %.

 Cela peut sembler peu,  "mais si vous avez une grande population et des lits d'hôpitaux limités, cela peut faire une différence".

 

Cependant ces nouveaux types de vaccins ne bloqueront pas la pandémie. Aussi certains chercheurs doutent que les ressources supplémentaires mises dans la recherche de nouveaux boosters en vaillent la peine.

 

C'est parce que la période d'incubation du COVID-19 - le temps entre l'infection et le fait de devenir infectieux pour les autres - est trop courte que  le système immunitaire n'a pas le temps de reconnaître et de combattre le virus dans les quelques jours entre l'exposition et le moment où quelqu'un répand suffisamment de virus pour infecter les autres.

Des maladies telles que la rougeole ou la rubéole ont une période d'incubation de 2 semaines, ce qui signifie que les cellules de la mémoire immunitaire d'une personne vaccinée peuvent accélérer la production de suffisamment d'anticorps à temps pour les empêcher de les transmettre. C'est pourquoi les vaccins contre la rougeole, la rubéole (et bien d'autres) peuvent stopper la propagation de ces maladies

 

Conclusion 

Le virus ne nous quittera pas de sitôt ! L'essentiel est de se faire vacciner régulièrement, car il est maintenant établi que tous les boosters (rappels) sont très efficaces pour protéger des maladies graves, mais que cette protection s'affaiblit au fil des mois.

Un intervalle de 4/5 mois semble aujourd'hui préconisé pour les personnes à risque et les plus de 60 ans.

 

 

 06 08 2022

Maladie cardiaque après COVID : ce que l'on sait

Certaines études suggèrent que le risque de problèmes cardiovasculaires, tels qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, reste élevé même plusieurs mois après la disparition d'une infection par le SRAS-CoV-2. 

Les chercheurs commencent à quantifier la fréquence de ces problèmes et à identifier les causes de ces pathologies.

 

Un remarquable article sur le sujet vient d'être publié par Ziyad Al-Aly, épidémiologiste à l'Université de Washington à St. Louis, Missouri, et ses collègues.

Il est plutôt inquiétant.

 

Des études indiquent aussi que le coronavirus est associé à un large éventail de problèmes durables, tels que le diabète, des lésions pulmonaires persistantes et même des lésions cérébrales.

 

Les résultats

L'équipe de Ziyad Al-Aly a utilisé les dossiers du Département américain des anciens combattants (VA) pour estimer la fréquence à laquelle le COVID-19 entraîne des problèmes cardiovasculaires.

 

Elle a découvert que les personnes qui avaient eu la maladie faisaient face à des risques considérablement accrus pour 20 pathologies cardiovasculaires – y compris des problèmes potentiellement catastrophiques tels que des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux – dans l'année suivant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2. 

 

Ce sont plus de 150 000 anciens combattants qui s'étaient remis d'un COVID-19 qui ont été comparés avec des pairs non infectés, et un groupe témoin pré-pandémique.

Les personnes qui avaient été admises en soins intensifs avec des infections aiguës présentaient un risque considérablement plus élevé de problèmes cardiovasculaires au cours de l'année suivante.

 

Pour certaines troubles, tels que le gonflement du cœur et la formation de caillots sanguins dans les poumons, le risque a été multiplié par au moins 20 par rapport à celui des pairs non infectés.

 

 Même les personnes qui n'avaient pas été hospitalisées ont présentés des risques accrus de nombreuses affections, allant d'une augmentation de 8 % du taux de crises cardiaques à une augmentation de 247 % du taux d'inflammation cardiaque.

 

 

Certes, il s'agit d'une population particulière, ce qui peut induire certains biais statistiques - d'autres études incluant une population plus diversifiée et plus jeune est donc nécessaire. Néanmoins ces résultats confirment ceux déjà avancés dans nombre de publications portant sur d'autres échantillons.

 

D'une façon plus générale, les réponses à de nombreuses questions sur les impacts à long terme du COVID-19 font l'objet d'une vaste étude appelée  projet Researching COVID to Enhance Recovery, ou RECOVER, qui vise à suivre 60 000 personnes pendant jusqu'à 4 ans sur plus de 200 sites aux États Unis. L'étude inclura des participants avec un COVID long, des personnes qui ont été infectées et qui se sont rétablies, et un groupe témoin incluant des personnes qui n'ont jamais été infectées.

 

Au Royaume-Uni,  Gerry McCann, un spécialiste de l'imagerie cardiaque à l'Université de Leicester, au Royaume-Uni, dirige le groupe de travail sur un projet similaire appelé PHOSP-COVID. Cette étude multicentrique se concentre sur les personnes hospitalisées avec le COVID-19 et vise à découvrir la prévalence des symptômes persistants, qui est le plus à risque et comment le virus cause des problèmes de santé persistants.

 Jusqu'à présent, le groupe a constaté que seulement environ un quart des personnes hospitalisées se sentaient complètement rétablies un an après l'infection.

Origine des problèmes cardiaques

J'ai délà indiqué dans ce journal que le SRAS-CoV2 pouvait atteindre de nombreux organes. En effet, Il se lie à la protéine ACE2, qui se trouve à la surface de dizaines de types de cellules humaines.

 

Lorsque le virus pénètre dans les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins, de nombreux problèmes cardiovasculaires commencent. 

 

Des caillots sanguins se forment naturellement pour guérir les dommages causés pendant que l'organisme élimine l'infection. 

Ils peuvent obstruer les vaisseaux sanguins, entraînant des dommages aussi mineurs qu'une douleur à la jambe ou aussi graves qu'une crise cardiaque. 

 

Une étude sur la base de plus de 500 000 cas de COVID-19 a permis de constater que les personnes infectées avaient un risque 167% plus élevé de développer un caillot sanguin dans les deux semaines suivant l'infection que les personnes qui avaient eu la grippe !

 

Les vaccinations, les réinfections et la variante Omicron du SRAS-CoV-2 posent toutes de nouvelles questions sur les effets cardiovasculaires du virus.

Un article publié en mai  suggère que la vaccination réduit, mais n'élimine pas, le risque de développer ces problèmes cardiovasculaires à long terme.

 

Evidemment les études se poursuivent...

 

 

30 06 2022

Vaccins actualisés ou bivalents contre omicron

Pfizer vient d'annoncer que la modification de son vaccin COVID-19 pour mieux cibler la variante omicron est sûre et fonctionne.

 

Pfizer et son partenaire BioNTech ont étudié deux manières différentes de mettre à jour leurs vaccins – ciblant uniquement l'omicron ou un rappel combiné qui ajoute une protection contre l'omicron au vaccin d'origine.

 Ils ont également testé s'il fallait conserver la dose standard actuelle - 30 microgrammes - ou doubler la dose des injections.

 

Dans une étude portant sur plus de 1 200 adultes d'âge moyen et plus âgés qui avaient déjà reçu trois doses de vaccin, Pfizer a déclaré que les deux approches de rappel avaient provoqué une augmentation substantielle des anticorps anti-omicron.

 

Moderna a récemment annoncé des résultats similaires pour des tests de son vaccin combiné (vaccin "bivalent").

Les résultats préliminaires de l'étude de Moderna montrent que les personnes ayant reçu le vaccin combiné ont connu une augmentation plus élevée des anticorps anti-omicron que si elles venaient de recevoir une quatrième dose du vaccin original.

 

 

Dans quelques jours les régulateurs américains débattront de l'opportunité d'offrir aux Américains ces injections de rappel mises à jour, dès cet automne. L'OMS devrait prochainement faire de même.

 

En attendant, face au rebond actuel dont le pic est attendu fin juillet, les experts recommandent une deuxième dose de rappel ARNm pour tous les plus de 60 ans et les personnes fragiles.

 

 

 

19 03 2022

Deux ans après...

P... deux ans !

J'ai commencé ce journal le 19 mars 2020, persuadé qu'il s'inscrirait dans la durée sur ce site.

Deux ans plus tard, même si des progrès considérables ont été enregistrés dans la lutte contre cette pandémie grâce à la vaccination, le virus est toujours là et bien là !

 

Deux exemples :

- en France, 80 000 cas quotidiens sont aujourd'hui enregistrés,

- la Chine, qui a adopté une politique de "zéro COVID" au prix de confinements massifs de population, n'a jamais eu autant de cas. Elle vient de notifier ses deux premiers morts depuis un an. Elle a aujourd'hui passé une commande massive de la pilule antivirale de Pfizer.

 

Certes les virologues compétents font preuve d'un optimisme mesuré, en observant notamment que le virus "patine" et que ses mutations ne lui procurent plus une dangerosité accrue. Mais ils invitent en même temps à la plus grande prudence.

 

D'autre part, les ravages du COVID long, qui peut s'installer même après une maladie bénigne, n'ont pas encore été totalement recensés et surtout restent encore en grande partie inexpliqués.

Chine, 17 mars 2022 - L'épidémie repart
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